En avril, la Ville de Fougères et le cinéma Le Club proposent plusieurs rendez-vous pour honorer la mémoire des victimes fougeraises, arrêtées ou déportées.
Se souvenir et témoigner
Afin d’honorer la mémoire de toutes les victimes, la Ville de Fougères a souhaité organiser un projet global autour de l’Holocauste.
- Au cinéma Le Club, une exposition conçue en partenariat avec les Archives municipales (jusqu’au 8 mai ; accès gratuit) présentera l’histoire de chacun des juifs arrêtés à Fougères entre 1941 et 1943. L’exposition est accessible du lundi au dimanche de 15h30 à 18h30 et le samedi de 15h à 18h30.
- Le cinéma projette également des films : du 1er au 12 avril : “Une jeune fille qui va bien” et “Le dernier témoignage”, du 13 au 26 avril : “Les leçons Persanes” (VO) et du 27 avril au 10 mai : “Monsieur Klein” (version restaurée) et “Chichinette, ma vie d’espionne”.
- Des lectures seront proposées par Claudine Bachelier au cinéma Le Club sur un thème différent à chaque fois :
- Le samedi 16 avril à 15h : “Marceline Loridan-Ivens”
- Le samedi 23 avril à 15h : “Spéciale Fougères” avec la présence de Nicolle Lévy épouse Dalle, cousine de Gaby et Nelly.
- Le samedi 30 avril à 15h : “Les Filles de Birkenau”
- Le samedi 7 mai à 15h : “Spéciale Fougères”
- Une conférence est programmée vendredi 29 avril à 18h30 aux Ateliers. L’association Histoire Saint-Christophe-des-Bois présentera le documentaire de Nicolas Ribowski: « Jamais je ne t’oublierai ». Entre 1942 et 1945, 38 enfants juifs séparés brutalement de leurs parents, ont été accueillis par des familles de Saint-Christophe-des-Bois, Val d’Izé et des environs. Soixante-dix ans après, certains d’entre eux reviennent à la rencontre des familles et des témoins qui se souviennent des enfants qu’ils ont été et de la vie qu’ils ont eue.
- Enfin, à l’occasion de la Journée nationale d’hommage aux victimes et héros de la Déportation, le dimanche 24 avril, un arbre sera planté dans le parc René Gallais, non loin du monument des Déportés. Une plaque rappellera les noms de toutes les victimes juives arrêtées à Fougères. Des enfants et des jeunes seront conviés par le biais de leur établissement scolaire.
L’histoire locale
Installés à Fougères depuis 1935, Léon et Selma Levy tiennent un commerce de bonneterie sous le nom de « Paris Soldes ». Leurs deux filles, Gaby et Nelly, fréquentent l’école Charles Malard l’année de leur arrestation. Estimée de ceux qui les connaissaient, la famille Levy est arrêtée le 9 novembre 1943 par la police allemande puis incarcérée à la prison Jacques Cartier. Transférée au camp de Drancy en janvier 1944, elle est déportée au camp d’Auschwitz, où elle sera gazée.
Un couple est également victime de la barbarie nazie : Isaac et Rachel Toper. Russe émigré en France en 1917, Isaac s’installe à Fougères en 1941 où il travaille pour l’entreprise Desmoires Industriels. Arrêté le 22 juin 1941, il fera partie du convoi n°32 à destination du camp d’Auschwitz. Quant à sa femme Rachel, qui le rejoint en mai 1941, elle est arrêtée à son domicile rue de la Pinterie en octobre 1942 et sera déportée le 4 novembre vers le camp d’Auschwitz, d’où elle ne reviendra pas.
Deux autres personnes sont arrêtées mais éviteront les camps de la mort. Léon Kirszenstein, juif polonais installé à Fougères depuis les années 1930, est arrêté sur dénonciation le 23 juin 1941 à son domicile. Il s’évadera au moment de son transfert vers l’île anglo-normande d’Aurigny-Alderney, destination des « conjoints d’aryennes ». Quant à Jean Rosenberg, arrêté à Lécousse en décembre 1943, il réussira à s’évader du camp de Drancy.